Tournai : une indemnité de 2,3 millions pour l'ex-CEO de la banque CPH

Tournai : une indemnité de 2,3 millions pour l'ex-CEO de la banque CPH

Alain Declercq quittera la banque coopérative en mai prochain, après plus de trente ans de service.

Tournai : une indemnité de 2,3 millions pour l'ex-CEO de la banque CPH

L'assemblée générale de la banque CPH doit approuver, le 23 avril prochain, les comptes annuels et notamment le versement d'une indemnité de rupture de 2,3 millions d'euros à Alain Declercq, qui quittera l'établissement en mai, deux avant l'âge légal de la pension.

La hauteur de cette indemnité ne manque pas d'interpeller, comme l'a révélé récemment La Libre. En effet, on ne parle pas ici d'un établissement qui brasse des milliards d'euros mais d'une banque coopérative, dont le bénéfice 2023 s'affiche modestement à 6,48 millions.

L’indemnité semble justifiée et correctement calculée.

Alors, démesurée, cette indemnité de rupture ? " L'indemnité semble justifiée et correctement calculée ", répond Roland Gillet, président du conseil d'administration et du comité de rémunération, et par ailleurs professeur d'économie financière à la Sorbonne. Elle correspond, selon l'avis remis par le comité de rémunération, à 21 mois et 33 semaines de rémunération fixe. Ce calcul tient compte de l'ancienneté de M. Declercq ainsi que du " rôle clé " de l'ancien CEO dans " la croissance et la pérennité de la Banque ". " Sa longue carrière au sein de la Banque a par ailleurs créé une stabilité institutionnelle précieuse et a établi des relations stratégiques avec nos partenaires, poursuit le comité de rémunération. Sous sa direction, la banque a réalisé des profits constants, a maintenu une forte réputation sur le marché et a gagné la confiance des parties prenantes. "

Licenciement ou retraite anticipée ?

Une autre question survient alors: pourquoi avoir mis fin unilatéralement au contrat de travail d'Alain Declercq au lieu de le laisser en fonction jusqu'à l'âge de la pension (avril 2026) ? Ce licenciement ne masque-t-il pas une pension anticipée, avec joli parachute doré à la clé ? L'explication des dirigeants de la banque est la suivante : pour éviter tout vide à la tête de l'établissement, ils ont anticipé le départ à la retraite d'Alain Declercq. Et ils l'ont tellement bien anticipé que son successeur, Mathieu Desmet, est entré en fonction dès le 1er janvier de cette année. Le conseil d'administration a voulu éviter " le risque d'un départ de Mathieu Desmet au cas où sa nomination n'aurait pas été actée dans des délais raisonnables ". Il s'agit d'une promotion interne, M. Desmet avait rejoint le CPH en 2015.

Alain Declercq cumulait les fonctions de CEO et de CFO. Il se fait que le CPH a également recruté rapidement son nouveau directeur financier. Le conseil d'administration a dès lors estimé que la présence d'Alain Declercq au comité de direction était devenue ' superflue ' et a décidé de mettre un terme à la collaboration, ' sachant qu'il n'est envisageable ni pour la Banque, ni pour le régulateur, que M. Alain Declercq puisse continuer à exercer une quelconque fonction dirigeante ou de représentation au sein la Banque afin de permettre au nouveau CEO d'être entièrement à la manoeuvre ', lit-on dans l'avis du comité de rémunération.


C.D.C.