Etienne Pollet : «Quand j'ai proposé qu'on traduise un Tintin en patois tournaisien, la réaction a été très négative»

Etienne Pollet : «Quand j'ai proposé qu'on traduise un Tintin en patois tournaisien, la réaction a été très négative»

Etienne Pollet était l'invité de notre émission Zone franche. Il raconte l'aventure des traductions des albums d'Hergé en langues régionales.

Descendant de deux familles d'industriels implantées à Tournai depuis 250 ans, Etienne Pollet est entré par la petite porte chez Casterman au début des années 1970, celle qui mène aux rotatives de l'imprimerie. Au cours de sa longue carrière, il a bien sûr côtoyé Hergé, développé des projets éditoriaux innovants, pris part aux grandes mutations de ce fleuron tournaisien, avant de devenir aussi témoin de son déclin.

L'une de ses grandes fiertés, ce sont les traductions en langues régionales des aventures de Tintin. En 1980, à l'occasion du bicentenaire de Casterman, il propose au comité de direction de réaliser une édition spéciale d'un album en patois tournaisien. Il s'agissait alors d'offrir un cadeau à la population locale en leur montrant une forme de considération. Etienne Pollet avait déjà en tête l'idée que ces traductions permettraient de rassembler les générations autour de leur héros préféré.

Dans chaque famille tournaisienne, il y a quelqu'un qui a travaillé chez Casterman

Malgré l'accueil glacial réservé à son initiative au sein de l'entreprise, il décide de la présenter à Hergé. Celui-ci accepte, et on connaît la suite : "Les pinderloets de l'Castafiore" deviendront un succès populaire et seront finalement tirés à 60 000 exemplaires. Depuis, une vingtaine de traductions en langues régionales ont été réalisées et constituent à chaque fois, selon Etienne Pollet, un belle fête pour les lecteurs.


J.Cr.